Lettre des intentions

Amener la pratique du récit et du spectacle vivant dans un collège est une mission d’éducation artistique, populaire et culturelle.
Les interventions d’un artiste amène de l’extraordinaire dans le quotidien des élèves. Elles les sensibilisent à l’univers artistique et rayonne sur l’ensemble de l’établissement.

Je suis intermittent depuis plus de quinze ans et résidant dans le sud Mayenne. Je connais bien les problématiques liées à la culture dans mon territoire.

J’en suis un acteur culturel, via ma compagnie – non subventionnée par choix – et je suis également reconnu nationalement dans le domaine du conte. Vous n’hésiterez pas, je l’espère, à m’interpeller sur ces deux points.

Je n’imagine cependant pas ma pratique sans la notion de transmission et de formation.

Mon action au sein de cet atelier sera pour moi une continuité dans mon engagement en tant que citoyen et artiste.

Je suis intervenu en Mayenne dans de nombreux projets artistiques soutenus par la Drac.

  • Le kiosque / ARS, sur un projet d’écriture en lien avec les addictions pourle lycée rochefeuille via ma compagnie des arbres et des hommes.
  • Depuis plus de dix ans avec la polyclinique du maine et « L’effet Papillon », entreprise sociale.
  • L’atelier en collège pour « conteurs en herbes »ceci en étroite collaboration avec la « Cie Oh ! » et mon partenaire Olivier Hédin.
  • En musée avec « Les portes du temps » avec l’association Payaso Loco.

J’ai l’utopie de croire que mon travail sera une contribution à l’élan volontaire de l’équipe professorale pour une éducation culturelle, de proximité et sensible à l’art du récit, de la théâtralisation versus la théâtralité.

Où place t-on le conte, quelles définitions donnons nous à cette discipline artistique ?
C’est un sujet qui amène de nombreux débats au niveau national entre les DRAC : où place t-on, où classe t-on les conteurs ? Le conteur à la particularité d’être aussi lié au livre et à la lecture… La représentation d’une histoire s’inscrit pourtant bien dans la dynamique du spectacle vivant.

L’écriture orale caractérise la pratique du conteur : Pour raconter une histoire, il crée une « partition » composée d’une langue personnelle, de sa voix et de son corps. Il peut en outre, associer d’autres disciplines artistiques. Auteur de cette partition, le conteur en est aussi le seul interprète possible.

Le conteur se présente en son nom, souvent dans une relation directe au public. Au cours de la représentation, il peut, à travers l’improvisation, exercer à tout moment sa liberté de parole.

La première volonté défendue est celle d’amener l’enfant à prendre conscience de son pouvoir d’imagination et de création. Puis dans un second temps, à l’amener à transmettre sa parole en utilisant sa voix et son corps.

  • Animer c’est donner la vie, c’est faire vivre les mots, apprendre à jouer avec, apprendre à ne pas en avoir peur.
  • Animer, c’est oser se mettre en risque face au regard de l’autre, se mettre en jeu, en scène. Je crois en l’éducation par le jeu et par l’acte théâtral.
  • Se mettre en scène devant le regard de l’autre est une prouesse, une performance encore plus forte lorsque l’on est adolescent et sujet au jugement quotidien d’autrui dans sa construction personnelle.

Mes ateliers auront pour objectif d’apporter une dynamique au groupe, de le mettre à l’aise face au regard de l’autre. Des exercices issus de pratiques théâtrales permettent au groupe de se connaître dans une dimension coopérative. Puis de s’échauffer à imaginer, à proposer, à prendre la parole face au groupe, à jouer avec les mots.

J’aborde la création des contes à travers le jeu en balisant cette production par l’approche de la structure narrative et le partage de contes de mon répertoire.
Je leur conseille aussi de se nourrir de lectures sans se limiter aux recueils de contes et en les ouvrant sur les perspectives que peuvent apporter par exemple, les albums jeunesses, les romans, etc.

C’est un atelier « du dire et du don » inclus dans une dimension de spectacle vivant.

Je souhaite que ces ateliers se revendique d’une pratique intensive de représentations.
En effet, mon expérience sensible m’a permis d’aborder la question de l’urgence de se donner. J’y vois plusieurs intérêts, bien sûr de permettre à l’élève d’avoir un véritable investissement dans sa pratique mais surtout de grandir rapidement dans ses questionnements et ses pratiques théâtrales par empirisme.

J’imagine par exemple une dizaine d’heures de médiation puis automatiquement des répétitions publiques, confrontations et représentations au sein du collège mais également hors les murs, comme par exemple dans les écoles du secteur. Ceci cependant mérite encore notre réflexion commune.


Documents de présentation


Merci pour votre lecture.

Cordialement.

Salutations contées.

Manu Grimo.